PROCHAINS ÉVÈNEMENTS
Vous trouverez ci-dessous les prochains évènements de la Société.
12
Novembre 2024
L’Orgue en Alsace, un marqueur des influences culturelles, entre France et Allemagne
Par Christian LUTZ, expert organologue
Chargé de l’inventaire des orgues d’Alsace puis de Lorraine, il est depuis 1992 agréé par les monuments historiques comme technicien-conseil pour les orgues protégés, notamment depuis 1999 pour les deux départements alsaciens. Il a également assuré la maîtrise d’œuvre de la restauration du grand orgue de Notre-Dame de Paris.
En savoir plus
L’orgue n’est pas seulement un instrument de musique, au service du culte et du concert, ou un objet de représentation du prestige de son commanditaire, il est aussi un indicateur des évolutions des références culturelles. L’orgue alsacien va osciller, tel un balancier, au gré des puissantes attractions des mondes germaniques et français.
Un point de bascule s’opère au début du XVIIIe siècle, lorsque le modèle parisien supplante la facture d’orgues germanique de la vallée du Rhin supérieure qui avait cours jusqu’alors. Installé à Strasbourg, le Saxon Andreas Silbermann se sent obligé de passer deux ans à Paris pour s’approprier cette nouvelle tendance. L’influence française est encore confirmée un siècle plus tard avec l’arrivée à Rouffach des Callinet, de formation parisienne.
Mais avant même l’annexion prussienne, la facture allemande retrouve de l’attractivité, notamment lors de la construction en 1866 de l’orgue Walcker du temple Saint-Étienne de Mulhouse, qui est alors le plus grand d’Alsace. Après 1871, les grandes manufactures du Wurtemberg évincent la plupart des ateliers alsaciens et introduisent dans le Reichsland la modernité de la facture d’orgues allemande.
En réaction contre cette hégémonie, de jeunes organistes alsaciens tel Albert Schweitzer, enthousiasmés par les grands instruments de Cavaillé-Coll à Paris, fondent au début du XXe siècle la réforme alsacienne de l’orgue, un mouvement destiné à rééquilibrer les influences antagonistes des mondes parisiens et wurtembergeois.
Après 1918, les organistes francophiles enrôlent les Silbermann au service de leur cause, en les présentant comme un exemple de facteurs d’orgues allemands ayant opté pour la facture française. Mais lorsque l’orgue néo-classique parisien finit par s’imposer comme la référence des années d’après-guerre, d’autres jeunes organistes des années 1960 y opposent la facture néo-baroque, marquée par une fascination pour l’orgue “nordique”, tel qu’il est réinterprété dans les deux orgues de Saint-Martin de Colmar.
Toutes ces ruptures ne reflètent-elles pas une tendance profonde de l’âme alsacienne, déchirée entre deux mondes antagonistes et toujours attirée par celui dont elle se sent le plus éloigné ?
Ribeauvillé Saint-Grégoire
Dans un buffet d’allure très germanique avec ses positifs supérieurs, laissé inachevé par la mort de Friedrich Ring, le facteur d’orgues messin Claude Legros pose en 1702 au Temple-Neuf de Strasbourg le premier orgue de facture française en Alsace, aujourd’hui conservé à Ribeauvillé (photo Roland Lopes).
Mulhouse temple Saint-Étienne
Avant même l’annexion de 1871, le facteur wurtembergeois Eberhard Friederich Walcker pose en 1866 un grand instrument au temple Saint-Étienne de Mulhouse, qui concentre toutes les innovations de la technologie allemande et qui est alors avec ses 62 jeux le plus grand orgue d’Alsace.
Auditorium du Pôle Média Culture Edmond-Gerrer
de 18H30 à 19H45
Évènements passés
19
Octobre 2024
Sortie à Bergheim
Organisée par la Société d’histoire de la ville.
En savoir plus
La société d’histoire de Bergheim invite les membres inscrits de la SHAC, à visiter leur ville.
Programme sur la journée ;
Le tour des Remparts de la ville, découverte de la maison des sorcières, visite de l’ancienne synagogue, exploration de la colline du Grassberg.
Bergheim
5
Octobre 2024
Lèpre, léproseries et lépreux en Alsace du Moyen Âge à l’époque moderne
Par Elisabeth Clementz enseignante à l’Université de Strasbourg.
Conférence en partenariat avec les Amis de la Bibliothèque de Colmar
En savoir plus
La conférence portera sur la lèpre, les lépreux et les léproseries en Alsace. La lèpre est une
maladie endémique qui apparaît dans les sources de notre région au 13e siècle. Au Moyen
Age, elle n’est pas considérée comme une simple maladie, mais aussi comme une
malédiction, qui est une conséquence du péché. Tout au long du Moyen Age, le statut du
lépreux dans la société est empreint d’ambiguïté : on l’éloigne de la ville, mais il y va
régulièrement pour quêter. On enferme le lépreux dans une léproserie, mais il se déplace pour
aller en pèlerinage ou faire une cure thermale. Cette ambiguïté se retrouve dans l’attitude des
gens sains à son égard : d’une part, le lépreux est retranché de la communauté et relégué à
l’extérieur des villes, d’autre part, on lui fait régulièrement des dons. A certaines occasions,
des gens sains viennent même à la léproserie, lors de la kermesse ou pour profiter des
indulgences octroyées à la chapelle. En effet, par maints aspects, la communauté de lépreux
vivant dans une léproserie s’apparente à une communauté religieuse. A la lumière de ces
éléments, une question mérite d’être posée : les lépreux sont-ils vraiment exclus, comme le
prétend l’historiographie traditionnelle ?
Elisabeth Clementz enseigne à l’Université de Strasbourg. Sa thèse porte sur les
Antonins d’issenheim et son habilitation sur les lépreux en Alsace. Elle s’intéresse à
l’histoire religieuse et à l’histoire des maladies et des hôpitaux.
21/22
Septembre 2024
Journées du Patrimoine
Par les membres du comité de la SHAC
En savoir plus
– visites consacrées aux chefs d’oeuvre de la collégiale Saint-Martin.
– visites du Tribunal Judiciaire de Colmar
– visites de l’église Saint-Pierre
12/16
Septembre 2024
Visites de l’exposition « Couleur, Gloire et Beauté. Peintures germaniques des collections françaises (1420-1540) »
Par Pantxika De Paepe au Musée Unterlinden
En savoir plus
« L’exposition s’attache tout d’abord à répondre aux nombreuses questions que les visiteurs d’aujourd’hui peuvent se poser face à de telles œuvres : comment étaient-elles réalisées
aux 15e et 16e siècles ? Quelles fonctions avaient ces peintures considérées aujourd’hui comme des œuvres d’art ? Quelle était la nature des relations entre les peintres et leurs commanditaires ? Il invite ensuite ses visiteurs à une exploration stylistique, cherchant à leur faire saisir les spécificités de chaque centre de production, voire de chaque atelier, et les changements qui s’opèrent au fil du temps dans les goûts des commanditaires et les propositions des artistes. » extrait émanant du site du Musée Unterlinden
4
Juin 2024
La Mort de la Vierge, chef-d’oeuvre de Martin Schongauer
En savoir plus
Par Aude Briau, doctorante à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE-PSL, Paris) en
cotutelle avec l’Université d’Heidelberg
13
Avril 2024
Sortie des membres de la SHAC aux Trois-Épis, guidée par Francis LICHTLÉ
En savoir plus
Sortie de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Colmar le 13 avril 2024 aux Trois-Épis
Par une belle journée ensoleillée printanière, Francis Lichtlé, le secrétaire de la Société, nous donna rendez-vous devant la chapelle de Notre Dame au centre des Trois-Épis.
Des gravures et des photos, apportées par Francis, complétèrent les explications et nous permirent de voir l’évolution du site à travers les siècles.
Il nous expliqua l’origine du nom du lieu et nous conta la légende selon laquelle en 1491, la Vierge serait apparue à un forgeron, natif d’Orbey, nommé Thierry Schoeré. Elle portait trois épis dans une main et un lingot de glace dans l’autre, symboles du Bien et du Mal.
C’était le début d’un pèlerinage marial qui se poursuit encore aujourd’hui.
La Chapelle fut consacrée par l’évêque de Bâle en 1495 et le pèlerinage dépendait d’Ammerschwihr
En 1636 pendant la guerre de 30 ans (1618-1648) la Sanctuaire fut incendiée. Ensuite entre 1640-1650 la Commune d’Ammerschwihr reconstruisit la Chapelle. En 1650 le pèlerinage fut renouvelé et le site devint un prieuré. Plusieurs congrégations se succédèrent dans la gestion de ce prieuré, notamment la Congrégation de saint Vincent de Paul, les clergés de Pairis, les Antonins d’Issenheim et les Capucins de Weinbach.
En 1791 le prieuré fut vendu comme Biens Nationaux et fut fermé jusqu’ en 1804.
Il fut acheté par des citoyens d’Ammerschwihr pour éviter sa destruction.
1804 vit l’arrivée des Franciscains.
En 1911 l’ordre des Rédemptoristes arriva. Cet ordre continue à gérer le site encore aujourd’hui et propose des prestations en hostellerie et restauration. C’est également un lieu pour des retraites et des séminaires.
Notre visite commença dans la Chapelle, qui fut l’objet d’une restauration il y a deux ans.
De la chapelle d’origine il ne reste que le chœur dont les contres-forts ont été révélés lors des travaux de restauration. Il ne reste pas beaucoup d’éléments d’origine de l’autel dont les statues sont en terre cuite. Le vieux dallage fut remplacé par des tommettes en terre cuite. Les vitraux datent de 1866.
La visite se poursuivit à l’intérieur du couvent où le bâtiment qui jouxte la Chapelle date du dix-huitième siècle et fut construit par l’ordre des Antonins. Cette période de gestion par les Antonins fut très prospère et ils établirent une marcaire et une ferme. Les détails de la vente lors de la vente du couvent en tant que Biens Nationaux montrent la taille du patrimoine qui s’étendait sur 55 hectares.
Quatre tableaux datant du dix-septième siècle proviennent de la Chapelle et illustrent la légende des Trois-Épis. Une série d’ex-voto orne les murs.
Le développement du site des Trois-Épis
À la fin du dix-neuvième siècle les Trois-Épis devint un lieu de villégiature prisé par une clientèle française et allemande et cette période vit arriver la construction des premiers hôtels, par exemple le Grand Hôtel fut créé par Jean Pierre Petitdemange en 1880
Les villas
Trois-Épis possèdent de très belles villas cossues datant du début du 20ème siècle. La promenade fut l’occasion pour Francis de nous relater leurs histoires.
Les propriétaires –constructeurs étaient souvent des notables de la région. Ainsi nous retrouvons deux anciens Maires de Colmar, Camille Schlumberger et Daniel Blumenthal, un magistrat et le Docteur Pflieger, un médecin de Turckheim
En 1897 Camille Schlumberger démarra la construction de sa villa mais ne survit pas pour voir le résultat final. Une anecdote amusante : son fils poursuivit la construction et grâce à l’installation d’un télescope à Colmar était à même de contrôler le suivi des travaux, à la grande surprise du Constructeur Olry.
Pendant la seconde guerre mondiale les hôtels et les villas furent transformés en maisons de convalescence pour les soldats allemands ayant combattu sur le front Russe.
Le site de Trois-Épis est aussi renommé comme station climatique et pour la présence de la MGEN, une maison de convalescence.
Les bâtiments de la MGEN occupent une large superficie grâce à l’acquisition des bâtiments et maisons à proximité de la maison mère. Depuis 1991 le MGEN ne se confine pas aux convalescents du personnel de l’Éducation Nationale.
Aujourd’hui Les Trois-Épis est une Sivom gérée par les 3 Communes d’Ammerscherwihr, Niedermorschwihr et Turckheim. La population est d’environ 100 habitants.
Notre balade se poursuivit à travers un sentier boisé pour terminer la boucle et revenir au point de départ.
Cette visite nous permit d’approfondir nos connaissances et nous tenons à remercier Francis d’avoir partagé son érudition avec nous.
17
Janvier 2024
Assemblée Générale de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Colmar
En savoir plus
L’Assemblée Générale sera suivie d’une conférence de Monsieur Philippe JEHIN
Foyer du Théâtre Municipal -3 rue des Unterlinden COLMAR
à partir de 18h
25/26
Novembre 2023
Stand de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Colmar – Festival du Livre de Colmar
Le stand sera dédié à Théophile KLEM (1849-1923) dont nous célébrons le centenaire de la mort.
En savoir plus
Les membres de la Société d’Histoire vous accueillerons sur le stand afin de vous donner des renseignements sur l’histoire de notre ville et des informations sur notre association.
Les publications (Annuaires) de la société seront en vente.
Des photographies, des œuvres de Théophile Klem prise par Christian Kempf décoreront le stand.
7
Novembre 2023
La statue de Champollion au Collège de France : qu’a voulu dire Bartholdi ?
Par Julien Auber de Lapierre, docteur en histoire de l’art de l’École pratique des hautes études et ancien élève de l’École du Louvre
En savoir plus
La statue de Jean-François Champollion par Auguste Bartholdi qui accueille le public au Collège de France suscite régulièrement des questions. Souvent l’objet d’interprétations hâtives et d’attaques infondées dans un contexte de déboulonnage de statues, le geste du déchiffreur des hiéroglyphes, le pied posé sur une tête de sphinx, est-il vraiment choquant ? Si cette interrogation est aujourd’hui compréhensible, les archives de Bartholdi nous éclairent sur ce qu’il a voulu exprimer et surtout sur la manière dont la statue fut perçue lors de sa conception, aussi bien par les Égyptiens que par les Français : une évocation du mythe d’Œdipe, bien loin de l’expression d’une domination coloniale.
Julien Auber de Lapierre est docteur en histoire de l’art de l’École pratique des hautes études et ancien élève de l’École du Louvre. Sa thèse a porté sur le renouveau de l’iconographie chrétienne en Égypte ottomane. En 2022, il a été co-commissaire au Collège de France de l’exposition « Champollion 1822, et l’Égypte ancienne retrouva la parole » (éd. Collège de France, Paris). Spécialiste de l’histoire des collections égyptiennes et membre du Centre d’études en sciences sociales du religieux (UMR 8216, EHESS/CNRS), il prépare actuellement la publication de l’histoire du fonds papyrologique grec et copte de la Bibliothèque nationale de France. Chargé d’exposition au Collège de France, il enseigne l’histoire de l’art à l’université de Strasbourg.
3
Octobre 2023
Les débuts des châteaux forts en Alsace
Par Bernhard Metz, archiviste pendant 32 ans aux archives municipales de Strasbourg. Cet historien a fait des recherches sur les châteaux forts alsaciens depuis un demi-siècle.
En savoir plus
La conférence traitera de l’apparition des châteaux forts en Alsace au 10e ou plus sûrement au 11e siècle, de leur multiplication jusqu’à la fin du 12e siècle, de leur évolution vers plus de monumentalité, surtout après 1150. Il sera question des châteaux de montagne – les mieux connus, mais non les plus nombreux -, des châteaux de plaine, toujours sous-évalués, et en particulier des mottes. On se demandera qui sont les constructeurs de ces châteaux et quelles conséquences a eu leur multiplication sur la vie politique et sur l’ensemble de la société.
Avec Haut-Eguisheim et Rappoltstein, qui sont les plus anciens châteaux d’Alsace, la région de Colmar sera bien représentée.